Les différents problèmes d’oreilles chez le chien et le chat
En effet, l’oreille de nos compagnons est différente de celle des êtres humains.
La partie la plus externe de l’oreille est verticale (c’est la partie visible avec le pavillon).
Mais la partie interne de l’oreille est horizontale et aboutit au tympan.
L’otoscope permet donc l’inspection complète du conduit auditif, en particulier la visualisation du tympan qui est une petite membrane assez fragile.
L’otoscope permet également de repérer d’éventuels corps étrangers (épillets, herbes, etc…), de dépister une inflammation ou la présence de cérumen en cas d’otite.
N’hésitez pas à nous demander une inspection complète des oreilles de votre compagnon en cas de doute.
La gale auriculaire.
La gale auriculaire ou otacariose est une pathologie liée à la présence d’un acarien Otodectes cynotis dans les conduits auditifs d’un animal.
Elle est très fréquente chez nos carnivores domestiques (chien, chat mais également furet).
Qui est le responsable ?
Le parasite responsable de la gale auriculaire est un acarien microscopique (moins de 0.5mm) qui passe toute sa vie sur l’animal qu’il parasite :
il vit en surface du conduit auditif où il se nourrit de débris d’épiderme et de cérumen et où il se reproduit. Œufs, larves et adultes sont donc présents dans les oreilles de l’animal parasité (ces acariens ne sont capables de survivre que quelques jours dans le milieu extérieur).
Le cycle de vie complet du parasite (passage de l’œuf à l’adulte) s’effectue en 3 semaines.
Les acariens peuvent occasionnellement venir se localiser au niveau des zones périauriculaires ou encore sous le menton chez le chat.
Contamination.
La transmission du parasite s’effectue par contact direct entre un animal et un animal infesté. Elle peut avoir lieu au sein d’une même espèce mais une contamination interspécifique (du chat au chien, du furet au chat…) est également possible.
Il s’agit d’un parasite extrêmement contagieux présent particulièrement chez les jeunes animaux et dans les grands effectifs, les collectivités (élevage, refuge, animalerie, chatterie, chenil…)
Symptômes
Certains animaux, notamment chez le furet, peuvent être porteurs asymptomatiques du parasite mais, dans la plupart des cas, des symptômes sont présents :
La présence d’Otodectes cynotis dans le conduit auditif d’un animal s’accompagne d’importantes démangeaisons et d’une vive douleur.
L’animal, très gêné, secoue fréquemment la tête.
Toute tentative d’examen de l’oreille s’accompagne d’un réflexe auditopodal (le chien ou le chat se gratte frénétiquement avec la patte postérieure dès qu’on lui touche l’oreille)
Ce grattage très marqué peut s’accompagner de lésions cutanées parfois très impressionnantes sur la tête et surtout sur le pourtour des oreilles.
Il peut également provoquer l’apparition d’un othématome (un vaisseau se rompt et se met à saigner formant une poche de sang entre la peau et le cartilage de l’oreille )
L’otodectes cynotis est, par ailleurs, responsable d’une augmentation de la sécrétion de cérumen dans le conduit auditif.
Un cérumen d’abord noirâtre et sec, puis plus pâteux dans les gales plus évoluées, peut très souvent être remarqué dans l’oreille atteinte.
Ce cérumen favorise l’apparition, en particulier chez le chien, d’otites sur-infectées. Des levures et bactéries se développent alors dans le conduit auditif et le cérumen sombre laisse place à des écoulements purulents.
Dans les stades les plus évolués :
L’otite externe peut se compliquer d’une otite moyenne si elle s’accompagne d’une altération du tympan.
La gêne occasionnée peut être telle que l’animal garde la tête penchée en permanence et peut souffrir de pertes d’équilibre.
Diagnostic
Le diagnostic de gale des oreilles se fait par la mise en évidence par le vétérinaire :
soit du parasite adulte directement dans le conduit auditif grâce à un otoscope
soit des adultes, larves ou œufs du parasite au microscope sur un prélèvement des sécrétions
Lorsque la quantité de parasites présents dans les oreilles est importante, le diagnostic est facile.
Par contre, certains animaux présentent une certaine “hypersensibilité” à Otodectes cynotis.
Chez eux, un très faible nombre d’acariens pourra être responsable de démangeaisons très marquées et l’animal allergique va s’automutiler, entraînant des lésions cutanées parfois impressionnantes.
Adultes et œufs d’Otodectes cynotis examinés au microscope
La mise en évidence du parasite sera alors beaucoup plus difficile car :
il n’est présent qu’en très faibles quantités et donc difficilement décelable et que les symptômes pourront mimer n’importe quelle pathologie allergique (allergie aux pollens, allergie alimentaire…)
Traitement.
Le traitement consiste à tuer les parasites :
Des pommades auriculaires actives contre otodectes sont employées
Un nettoyage des oreilles 2 à 3 fois par semaine avec un nettoyant adapté doit obligatoirement être associé à ce traitement.
ll va permettre de décoller le cérumen présent dans les conduits auditifs, assurant ainsi une élimination mécanique d’une grande quantité de parasites ainsi qu’une meilleure action de l’acaricide (celui-ci sera alors directement en contact avec la surface du conduit auditif et non “noyé” dans les saletés)
Certains traitements en spot-on sont également actifs contre les acariens de la gale auriculaire.
Il s’agit de produits contenant de la sélamectine ou de la moxidectine.
Ces produits seront appliqués au minimum deux fois à quinze jours d’intervalle
Sachant que le parasite est très contagieux et que des porteurs asymptomatiques peuvent exister, un traitement de l’ensemble des individus du foyer s’impose (chiens, chats, furets, même en l’absence de signe clinique)
Comme nous l’avons indiqué précédemment, les acariens ne survivent que quelques jours dans le milieu extérieur.
Chez des particuliers, un passage fréquent de l’aspirateur sur les surfaces en contact avec l’animal infesté permettra souvent d’assainir l’environnement.
Dans de plus grands effectifs, compte-tenu de la forte contagiosité du parasite, des produits capables de tuer les acariens devront être employés pour le nettoyage de toutes les surfaces en contact avec les animaux.
L’introduction d’un nouvel animal au sein d’un foyer doit systématiquement être précédée d’un examen attentif de ses conduits auditifs pour s’assurer qu’il n’est pas porteur d’acariens responsables de la gale des oreilles.
L’application d’un traitement antiparasitaire en “spot-on” actifs contre ces acariens (demandez conseil à votre vétérinaire) pourra par ailleurs être réalisée avant que le nouveau venu ne soit mis en contact avec les autres animaux de sa famille d’accueil, ce d’autant plus s’il s’agit d’un animal qui provient d’une collectivité ou qui a vécu en extérieur.
Les otites.
L’otite est une inflammation du conduit auditif.
Il s’agit d’une pathologie extrêmement fréquente chez nos carnivores domestiques.
Elle peut avoir de nombreuses origines dont certaines seront responsables d’otites récidivantes.
Quelques informations utiles…
L’oreille externe est l’organe de perception des ondes sonores.
Elle comporte le pavillon auriculaire et le conduit auditif externe. Chez les carnivores domestiques, ce conduit a la forme d’un L.
Le tympan est une fine membrane qui sépare l’oreille externe de l’oreille moyenne.
L’oreille moyenne est l’organe de transmission des ondes sonores.
Elle comprend le tympan, les osselets, la trompe d’Eustache et la bulle tympanique.
L’oreille interne est l’organe :
de perception des ondes sonores (elle assure la transduction du bruit en un signal électrique)
et de l’équilibration (elle joue un rôle dans la perception de la position du corps dans l’espace et assure ainsi l’équilibre de l’ensemble du corps)
Les différents types d’otites.
L’otite externe
Il s’agit d’une inflammation du conduit auditif externe jusqu’au tympan. Elle est extrêmement fréquente chez nos animaux domestiques.
Elle s’accompagne d’importantes démangeaisons. L’animal se frotte ou se secoue les oreilles en permanence. Il peut éprouver une vive douleur et refuser qu’on examine son oreille.
L’otite moyenne
L’otite moyenne est liée à une affection qui concerne les bulles tympaniques.
Elle peut être associée à une otite externe mais peut également concerner exclusivement l’oreille moyenne. Dans ce cas, aucun écoulement ni aucune anomalie n’est perceptible à l’examen direct du conduit auditif.
Néanmoins l’animal présentera divers symptômes évocateurs d’une otite :
Comme lors d’otite externe, seront remarqués par
Des signes de démangeaisons et de douleur :
– le chien ou le chat se plaint dès qu’on touche la base de son oreille
– il agite la tête
Une gêne et une vive douleur peuvent être observés quand l’animal mastique ou ouvre la gueule.
Il peut, par ailleurs souffrir de :
éternuements ou écoulements nasaux
inflammation de toute la sphère ORL
troubles neurologiques avec :
– Diminution de la production de larmes
– Paralysie d’une moitié de la face (un côté de la face semble comme “relâché” avec une paupière qui reste mi-close et une babine tombante qui laisse couler la salive)
Enfin, une tête maintenue penchée en permanence peut être fortement évocatrice de la présence d’une otite moyenne.
L’otite interne
Elle est moins fréquente et ne sera pas abordée dans cet article.
Les diverses causes d’otites.
Les otites bactériennes ou fongiques
Plusieurs types de bactéries (Staphylocoques, Pseudomonas…) et de levures (Malassezia) peuvent se développer dans le conduit auditif, provoquant l’apparition d’une otite.
Ces otites sont alors associées à des sécrétions purulentes et à une odeur très désagréable.
Plusieurs facteurs vont favoriser ces otites :
– Le conduit auditif se trouve, dans les conditions normales, à une température et un taux d’humidité constants.
Il contient, par ailleurs, une microflore particulière (des bactéries et levures bien précises, présentes de manière naturelle dans l’oreille, assurent un certain équilibre et l’absence d’apparition d’infection)
Tout ce qui va détruire cette flore naturelle et modifier les conditions d’humidité et de température du conduit auditif va favoriser le développement de levures et bactéries pathogènes provoquant l’apparition d’une inflammation et donc d’une otite.
C’est le cas lors de :
– Nettoyages trop fréquents, trop “décapants” des oreilles ou réalisés avec des produits inadaptés
– Présence de “bourres de poils” au bord de l’oreille qui obstruent le conduit auditif, provoquant l’accumulation de cérumen, une importante macération et secondairement des infections.
– Baignades répétées de l’animal avec pénétration fréquente d’eau dans les oreilles (syndrome du “chien baigneur”)
– Morsures profondes à proximité de l’oreille (notamment lors de bagarres entre chats) qui vont s’infecter et favoriser le développement de bactéries pathogènes dans le conduit auditif
– lésions infectieuses de la face qui, non traitées, vont pouvoir s’étendre jusqu’à l’oreille.
Les parasites
Certains parasites peuvent être à l’origine de l’apparition d’une otite du fait de l’inflammation qu’ils engendrent dans le conduit auditif.
Le parasite le plus fréquemment rencontré est un acarien appelé Otodectes cynotis responsable de la “gale d’oreille”
Ce parasite est très contagieux et sa présence devra tout particulièrement être suspectée lors de l’arrivée d’un nouvel animal à la maison ou chez des animaux ayant accès à l’extérieur et donc fréquemment en contact avec leurs congénères (chats explorateurs…)
D’autres parasites tels que les “aoûtats” ou les demodex peuvent également favoriser l’apparition d’otites.
Les corps étrangers
De petits corps étrangers comme les épillets de graminées peuvent venir se loger dans le conduit auditif notamment à la suite d’une promenade dans des herbes hautes ou d’une partie de chasse.
Ces corps étrangers vont provoquer une inflammation voire une infection et pourront aller jusqu’à perforer le tympan et créer une otite moyenne.
Une otite provoquée par un corps étranger est unilatérale.
Les allergies
Les animaux présentant un terrain allergique sont particulièrement sensibles aux otites.
En effet, comme chez l’humain, certains chiens ou chats vont présenter une “hypersensibilité” à certains éléments.
Les substances responsables de ces allergies peuvent être d’origine :
alimentaire
environnementale (allergie aux acariens, aux pollens, aux piqûres de puces…)
Ces allergies favorisent de façon importante l’apparition d’otites.
L’otite sera parfois le seul signe évocateur de l’allergie mais elle est le plus souvent associée à d’autres signes cliniques comme des démangeaisons importantes, des troubles cutanés dans d’autres régions du corps, en particulier le pourtour des yeux, les extrémités ou encore toutes les zones de peau très fine.
Les otites provoquées par ces allergies présentent un caractère récidivant.
Tumeurs et polypes
Les tumeurs et les polypes inflammatoires du conduit auditif sont assez rares chez les chiens mais sont rencontrés fréquemment chez les chats.
Les tumeurs du conduit auditif touchent généralement des chats assez âgés (10 ans en moyenne). Elles sont le plus souvent malignes et elles peuvent concerner l’oreille externe et/ou l’oreille moyenne.
Les polypes inflammatoires sont des masses lisses, roses, bénignes qui se développent dans le conduit auditif, le plus souvent chez de jeunes chats.
Ce sont les masses les plus fréquemment rencontrées dans l’oreille chez le chat.
Elles peuvent être directement visibles à l’examen du conduit auditif externe si elles se développent dans l’oreille externe mais peuvent également prendre naissance dans l’oreille moyenne (au niveau de la trompe d’Eustache) ou encore dans le naso-pharynx (au fond de la gorge)
L’animal atteint présente des signes visibles d’otite si le conduit auditif externe est concerné, des signes neurologiques si la masse est présente dans l’oreille moyenne ou des signes respiratoires si le polype prend naissance dans le naso-pharynx.
Les polypes peuvent être présents chez le chaton dès la naissance ou se développer en réaction à une inflammation, une infection des voies respiratoires (rhinite, laryngite, pharyngite…) impliquant des virus ou des bactéries qui progressent jusqu’à l’oreille.
Ces polypes ne se développent, le plus souvent, que dans une oreille.
Autres causes
Des maladies dites auto-immunes ou certaines dysendocrinies (comme l’hypothyroïdie) vont elles aussi favoriser le développement d’otites.
De très nombreuses causes peuvent provoquer une inflammation puis une infection du conduit auditif.
Toute otite, en particulier lorsqu’elle est chronique, doit s’accompagner d’une recherche attentive de l’un de ces facteurs favorisant.
Diagnostic
Une otite externe est mise en évidence par l’examen du conduit auditif à l’aide d’un otoscope.
Cet examen permet de constater l’inflammation du conduit auditif ainsi que l’éventuelle présence de sécrétions, de vérifier l’absence de masse visible ou de corps étranger dans l’oreille et d’observer l’état du tympan.
Lors d’otites récidivantes ou persistantes, un examen cytobactériologique des sécrétions prélevées dans l’oreille va permettre de savoir si des levures sont en cause, si des bactéries sont présentes et, dans ce cas, quelle famille d’antibiotiques sera la plus efficace pour les éliminer.
Lors d’otites moyennes, un examen à l’otoscope peut révéler des anomalies mais, la plupart du temps, le conduit auditif semble tout à fait normal car les lésions se situent en-arrière du tympan.
Le diagnostic d’otite moyenne nécessite alors la réalisation d’autres examens tels que
des radiographies (une ou les deux bulles tympaniques apparaissant anormale(s) sur le cliché)
des examens tels que scanner ou IRM
Traitement
Le traitement d’une otite consiste à :
Lutter contre l’inflammation
Éliminer bactéries et levures lorsqu’elles sont présentes dans le conduit auditif
Otites externes
Lors d’otite externe, des traitements locaux seront instillés dans les oreilles.
Plusieurs règles doivent être respectées pour s’assurer de guérir l’otite :
Le vétérinaire réalise à la clinique un nettoyage approfondi du conduit auditif. Vous devrez ensuite effectuer, vous aussi, un nettoyage régulier des oreilles pour permettre la guérison de votre animal.
En effet, l’excès de cérumen et les débris cellulaires qui stagnent au fond du conduit favorisent, non seulement, les surinfections mais ils empêchent également le contact direct entre la paroi du conduit auditif et le produit traitant, ce qui diminue très nettement l’action de ce dernier.
Il est donc recommandé de nettoyer les oreilles de votre animal tous les 3 ou 4 jours pour éliminer ces saletés.
Éviter l’emploi de coton-tiges qui vont repousser les sécrétions dans le fond du conduit. Un nettoyant auriculaire adapté aux carnivores domestiques va permettre de décoller le cérumen présent dans le conduit auditif, cérumen qui sera ensuite retiré grâce à un simple morceau de coton.
Les produits traitants locaux sont très concentrés en antibiotiques et anti-inflammatoires et la voie d’administration locale est donc la plus adaptée au traitement de l’otite externe.
Ce traitement doit, par contre, être effectué correctement afin d’être efficace.
Comme nous l’avons évoqué précédemment, le conduit des carnivores domestiques a la forme d’un L.
L’introduction des pommades ou solutions traitantes uniquement au bord du conduit auditif ne permet donc pas une pénétration jusqu’au tympan.
Il convient de bien introduire l’embout en profondeur dans le conduit auditif (les embouts des traitements auriculaires sont tous souples et adaptés à l’anatomie de l’oreille des chiens et chats). Pour cela, l’oreille de l’animal sera délicatement tirée vers le haut et l’embout, maintenu vertical, glissé quasiment entièrement dans le conduit.
Parfois, de très importants remaniements inflammatoires ont provoqué des modifications marquées de la structure de l’oreille : La paroi du conduit est alors très épaissie voire calcifiée et l’animal se plaint dès qu’on y touche, ce qui rend le traitement très difficile.
Ne vous découragez surtout pas !
Le vétérinaire procédera alors à une anesthésie pour réaliser un premier nettoyage soigneux de l’oreille puis il pourra mettre en place un traitement anti-inflammatoire par voie générale pour limiter l’inflammation et vous permettre, après ces quelques jours de “traitement d’attaque”, une application plus aisée des traitements locaux.
Otites moyennes
Les traitements locaux ne pénètrent pas à travers le tympan. Ils n’ont donc d’intérêt dans le traitement d’une otite moyenne que si une otite externe lui est associée.
L’inflammation de l’oreille moyenne est, elle, traitée à l’aide d’antibiotiques et d’anti-inflammatoires administrés par voie générale pendant 4 à 6 semaines.
Dans les cas les plus avancés (otite externe avec remaniements extrêmement importants du conduit auditif ou otite moyenne ne répondant pas à un traitement médical), une chirurgie peut être nécessaire (abaissement du conduit auditif, trépanation des bulles tympaniques voire ablation du conduit auditif dans les cas les plus graves).
Traitement de la cause favorisante.
Le traitement d’une otite doit absolument tenir compte d’un éventuel facteur déclenchant qui, s’il n’est pas décelé, rend toute guérison illusoire :
Un traitement acaricide devra obligatoirement faire partie des médicaments utilisés pour guérir une “gale des oreilles”
Ces traitements existent sous forme de pipettes à appliquer sur la nuque de l’animal (sélamectine, mélange imidaclopride et moxidectine) ou de pommades à appliquer localement .
Ces parasites étant très contagieux, tous les animaux du foyer doivent absolument être traités.
Une otite liée à la présence d’un corps étranger ne pourra guérir qu’après le retrait de ce corps étranger
Lorsqu’une hypersensibilité à certains éléments est à l’origine des otites, des dispositions doivent être prises pour limiter tout risque d’allergie :
Une alimentation hypoallergénique sera distribuée lors d’allergie alimentaire
Des produits antipuces seront appliqués régulièrement et des traitement anti-allergiques (traitements anti-acariens, anti-histaminiques, corticoïdes, désensibilisation…) seront utilisés en parallèle au traitement propre de l’otite en cas d’hypersensibilité à des allergènes environnementaux.
Les pièges à éviter…
Mon chien a maintenant l’oreille propre. J’arrête le traitement
Attention, compte tenu de la forme en L du conduit auditif de nos animaux domestiques, seule une infime partie du conduit est visible à l’œil nu.
Le chien ou le chat pourra avoir cessé de se gratter, de se plaindre et son oreille pourra sembler parfaitement guérie alors que des germes sont encore présents dans le fond du conduit auditif.
Tout arrêt du traitement doit donc absolument être précédé d’une visite chez le vétérinaire qui examinera le conduit jusqu’au tympan et pourra juger de la guérison de l’otite.
Un arrêt trop rapide du traitement va favoriser la persistance dans le fond du conduit de bactéries devenant progressivement résistantes à de nombreux traitements auriculaires et provoquant l’apparition de nouvelles otites de plus en plus difficiles à guérir.
Mon chien a de nouveau mal à une oreille. Je vais le traiter avec le produit que le vétérinaire m’avait délivré pour sa précédente otite.
Toute suspicion d’otite doit être accompagnée d’une visite chez le vétérinaire.
En effet, deux otites successives n’ont pas forcément la même origine.
Le précédent traitement ne sera donc pas forcément efficace.
Pire, traiter une otite sans examen préalable du conduit auditif va empêcher :
de déceler un corps étranger
de mettre en évidence une tumeur ou un polype
de visualiser une lésion du tympan (sachant que l’administration de très nombreux traitements locaux des otites est formellement contre-indiqué lors de perforation du tympan et peut entraîner de graves effets secondaires)
Lors d’otite, les effets du traitement instauré sont généralement très rapides et les signes de douleur et de démangeaisons disparaissent souvent en seulement quelques jours. Face à la multitude de tâches à accomplir au quotidien et les plaintes de l’animal ayant cessé, l’otite est vite oubliée et la durée du traitement préconisée par le vétérinaire n’est bien souvent pas respectée.
Pourtant, une visite de contrôle chez le vétérinaire doit absolument avoir lieu pour la réalisation d’un examen soigneux du conduit auditif et la confirmation de guérison de l’otite sous peine de récidive rapide.
Attention aux épillets.
Dès la fin du printemps et pendant tout l’été, une attention toute particulière doit être portée à vos compagnons lorsque vous vous promenez avec eux à la campagne ou qu’ils rentrent à la maison après de petites “divagations solitaires” dans les terrains alentours.
En effet, c’est à cette période que les herbes sèches appelées épillets, herbes qui peuvent provoquer d’importants désagréments chez nos compagnons, sont présentes partout sur le bord des chemins et parmi les herbes hautes.
De quoi s’agit-il ?
Les épillets (encore appelés voyageurs ou spigaous… selon les régions) sont des épis secondaires de graminées sauvages eux-mêmes regroupés en épi au sommet d’une tige. A la fin du printemps, ces herbes se dessèchent, durcissent et se détachent alors très facilement de leur tige.
Chaque épillet est constitué de plusieurs éléments disposés de façon bien particulière les uns par rapport aux autres :
Une des extrémités se termine par une pointe très piquante
Tandis que l’autre extrémité se termine par de petites structures très fines et allongées
Cette conformation particulière a deux conséquences :
Les épillets s’accrochent très facilement à toute surface filamenteuse (vêtements, poils des animaux…)
Leur extrémité pointue suivie d’une partie plus large et évasée les fait progresser toujours dans le même sens.
Ainsi, ils vont très aisément s’accrocher au poil d’un chien ou d’un chat (ce d’autant plus que le poil est long, frisé ou entremêlé) et s’ils réussissent à s’infiltrer sous la peau de l’animal ou à pénétrer dans une cavité (conduit auditif, narine), ils n’en ressortent plus, s’enfonçant toujours plus en profondeur.
Quelles parties du corps faut-il surveiller avec attention ?
Les épillets se glissent facilement dans tous les orifices :
Le nez : Le chien qui vient d’explorer frénétiquement une zone d’herbes hautes se met brutalement à éternuer, à renifler. Des écoulements nasaux et des saignements peuvent ensuite être repérés.
Les yeux : Le contact de l’épillet sur l’œil est très douloureux. Un épillet doit être suspecté si l’animal se met à cligner brusquement des paupières, qu’il pleure et se gratte ou se frotte la face sur tout ce qu’il trouve. Les paupières enflent ensuite rapidement et et l’animal garde l’œil fermé.
Les oreilles : L’épillet vient s’accrocher aux poils situés sous l’oreille vers laquelle il progresse lentement. Lorsque l’herbe finit par pénétrer dans le conduit auditif, le chien, gêné, secoue la tête, se gratte l’oreille et refuse qu’on y touche. Il a tendance à pencher la tête du côté où l’épillet a réussi à entrer.
Les voies génitales : La conformation des épillets leur permet de se glisser dans des passages extrêmement étroits comme la vulve chez les femelles ou le fourreau chez les mâles.
Ils sont également capables de percer l’épiderme et de se glisser sous la peau :
Le point d’entrée du “voyageur” se situe généralement entre les doigts ou sous la patte, zones où la peau est particulièrement fine.
Le propriétaire pourra alors remarquer que son animal boîte ou qu’il se lèche une patte avec insistance. En début d’évolution, un examen attentif va permettre de repérer une petite ouverture entre les doigts. Après quelques jours, la peau est déjà refermée mais une petite région violacée et enflée peut être remarquée.
Pourquoi ne pas tarder avant de consulter ?
Un épillet est souvent facile à mettre en évidence et à retirer lorsqu’il vient d’entrer dans une cavité ou de pénétrer sous la peau.
Par contre, la progression de ces herbes sèches est très rapide et après quelques jours seulement de présence, ils ont déjà parcouru un long trajet.
Ils deviennent alors beaucoup plus difficiles à extraire (une anesthésie générale est souvent devenue indispensable) et même simplement à déceler par le vétérinaire.
Par exemple, lorsqu’un épillet a pénétré entre les doigts d’un animal depuis plusieurs jours, l’ouverture qu’il a créée en entrant a déjà disparu et seul un abcès est repérable. L’épillet a bien souvent cheminé déjà beaucoup plus haut dans la patte et il est très difficile de savoir si l’abcès entre les doigts est lié à la présence d’une herbe, d’une simple infection cutanée ou encore d’une blessure surinfectée…
De plus, la persistance d’un épillet dans l’organisme peut avoir des conséquences très ennuyeuses dans la région où il s’est glissé :
Le nez : l’herbe peut rester bloquée au fond des cavités nasales et y créer une infection ou cheminer jusqu’aux voies respiratoires plus profondes, atteignant les poumons via la trachée et les bronches et provoquant une grave infection pulmonaire.
Les yeux : L’épillet se glisse sous les paupières où il reste prisonnier. À chaque battement de paupières, il frotte sur la cornée (surface de l’œil) pouvant provoquer l’apparition d’un ulcère. Les ulcères cornéens sont très douloureux et nécessitent la mise en place d’un traitement rapide pour éviter des lésions irréversibles de l’œil.
Aucune amélioration ne pourra être espérée tant que le corps étranger sera présent.
Les oreilles : Un épillet resté dans le conduit auditif va engendrer une inflammation puis une otite. Il pourra même continuer sa progression et venir perforer le tympan.
Épillet retiré de l’oreille d’un chien à l’aide d’une pince à épillets
les voies génitales : Une herbe sèche localisée dans les voies génitales va provoquer des infections à répétition (vaginites notamment chez les femelles) qui ne guériront pas, ce malgré l’administration d’antibiotiques, tant que l’épillet sera présent
sous la peau : Si un épillet reste présent sous la peau, il va créer une importante inflammation puis l’apparition d’abcès à répétition, abcès qui vont se développer tout le long du trajet emprunté par “le voyageur”
Comment prévenir ces désagréments ?
Plusieurs précautions peuvent être prises pour limiter le risque que votre animal ne soit blessé par un épillet :
Faire tondre votre animal avant la période estivale, surtout s’il a un poil long et frisé.
Bien veiller à faire disparaître les bourres de poils qui ont tendance à se former entre les coussinets ou en-arrière des oreilles
Promener le chien en laisse lorsque vous vous trouvez à proximité de terrains remplis d’herbes hautes et veiller, après chaque balade, à inspecter minutieusement le pelage de votre compagnon en insistant sur les zones de plis cutanés (bien écarter les doigts, regarder sous les pattes, vérifier l’absence d’herbes à proximité des oreilles, de la vulve…)
Cet examen approfondi vous permettra, en outre, de vérifier l’absence d’autres “petits invités” (puces, tiques, aoûtats…) eux-mêmes très présents en cette saison
Bien retirer les herbes sèches de votre jardin et se débarrasser des restes de tonte pour éviter la pénétration sous les pattes d’épillets restés au sol.
Si malgré toute votre vigilance vis-à-vis des épillets, vous constatiez, au retour d’une promenade, que votre chien éternue avec insistance, que son œil pleure, qu’il boîte ou encore qu’il secoue la tête, consultez rapidement votre vétérinaire :
Ne tentez surtout pas de mettre un nettoyant ou un produit traitant dans l’oreille pour calmer la douleur : ces liquides gêneraient l’examen du conduit auditif par le vétérinaire
Si vous avez remarqué un saignement du nez associé aux éternuements, précisez au praticien quel côté était concerné, cela l’aidera à retrouver l’herbe plus facilement
Enfin, lors de pénétration d’un épillet dans l’œil, même si vous êtes parvenus à retirer l’herbe, un examen ophtalmologique doit absolument être réalisé pour vérifier l’absence de lésions de la cornée.