La pharmacie
Le vétérinaire est également le pharmacien des animaux.
Comme vous le feriez pour vous chez votre pharmacien, il vous est possible de venir chez votre vétérinaire acheter des produits sans avoir de consultation à payer.
La pharmacie vétérinaire vous propose :
- Des médicaments qui vous sont en général prescrits lors de la consultation et que vous pouvez venir renouveler ensuite.
- Des antiparasitaires qui permettent de vous apporter un traitement adapté à votre animal et à ses conditions de vie
- Des aliments à visée thérapeutique qui aideront vos animaux suite à des opérations, pour le traitement de pathologies importantes nécessitant une alimentation adaptée (insuffisance cardiaque, rénale, hépatique, allergie, etc.).
- Des aliments d’entretien vous permettant d’avoir des aliments de haute qualité, de forte appétence et de haute digestibilité pour vos animaux.
- Des compléments alimentaires, qui sont destinés à compenser les manques d’acides gras, de minéraux de vos animaux.
Tous ces médicaments se déclinent pour chaque espèce.
N’hésitez pas en cas de problème à passer nous voir.
Attention à l’automédication !
Votre animal fait peut-être partie de ceux chez lesquels une pathologie resurgit de façon périodique
Chien présentant de fréquentes otites (notamment après les bains de mer ou en piscine)
Animal chez lequel tout écart ou changement alimentaire entraîne inévitablement vomissements ou diarrhée.
Chat sujet aux conjonctivites ou aux problèmes cutanés…
Il est alors parfois très tentant de reprendre un ancien traitement prescrit par le vétérinaire pour la même pathologie ou d’essayer de soigner son animal à l’aide de médicaments humains.
Il faut néanmoins garder à l’esprit que tout médicament peut engendrer divers effets secondaires et comporte des contre-indications.
Ainsi, si certaines substances peuvent être employées sans danger (utilisation d’un shampooing antiseptique lors de réapparition de troubles cutanés d’origine allergique, administration de plâtre digestif (smecta, kaopectate) à un animal souffrant de diarrhée mais qui reste en forme et ne présente aucun vomissement…), beaucoup d’autres ne doivent être utilisés qu’avec précaution.
Attention!
Les erreurs commises lors d’automédication peuvent l’être à différents niveaux :
Dosages inadaptés
Les posologies d’un médicament sont propres à chaque espèce. Elles peuvent être très différentes entre l’homme et l’animal. Il ne suffit donc pas de rapporter les dosages d’un médicament humain au poids de votre chien, chat ou furet pour pouvoir l’utiliser sans risque chez votre animal.
Des médicaments utilisés très fréquemment chez l’humain (y compris chez les enfants) et qui semblent d’emploi anodin sont responsables de nombreux cas d’intoxications par surdosage chez les animaux domestiques (le chat, par exemple, est très sensible à l’aspirine et au paracétamol )
Emploi d’un médicament toxique pour une espèce
Un médicament très bien toléré dans une espèce peut être mortel dans une autre.
Par exemple, le lopéramide (imodium) peut être employé dans de nombreuses races canines mais est responsable de très graves troubles nerveux dans la race Colley.
Un chat n’est pas un petit chien !
Ainsi, les pipettes ou colliers antiparasitaires contenant de la perméthrine ou de la deltaméthrine (advantix, scalibor) sont très efficaces dans la lutte contre les piqûres de moustiques et de tiques chez le chien mais sont extrêmement toxiques pour le chat.
De même, certains antibiotiques utilisés très fréquemment chez le chien et le chat ne doivent surtout pas être administrés aux lapins par voie orale.
Emploi de médicaments non adaptés à l’âge ou à l’état de santé de l’animal
Certaines molécules ne sont pas adaptées à des animaux très jeunes ou présentent un risque pour les petits de femelles gestantes ou allaitantes.
Par ailleurs, l’administration de médicaments, pourtant utilisés sans risque chez des animaux en pleine forme, peut avoir de graves répercussions sur l’état de santé d’un animal souffrant d’une maladie chronique.
Par exemple, les anti-inflammatoires ne doivent pas être utilisés chez des animaux présentant une insuffisance hépatique ou rénale.
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce type de maladie n’est pas facile à repérer par les propriétaires et seul un bilan sanguin permet de s’assurer de leur absence chez un vieil animal (en effet, certains chats âgés insuffisants rénaux boivent juste “un peu plus” et ont perdu “un peu de poids” mais semblent en pleine forme: très bon appétit, chat encore très actif… et leur maître ne s’imagine pas du tout qu’ils puissent être malades).
Réutilisation d’un précédent médicament dans une situation inadaptée
Lorsqu’un chien a souffert d’une otite ayant bien répondu à un traitement auriculaire local, le propriétaire peur être tenté de réutiliser cette même solution si le chien présente à nouveaux les symptômes d’une otite.
L’emploi de ces lotions et suspensions auriculaires ne doit cependant pas se faire sans consultation vétérinaire préalable.
En effet, ces médicaments ne peuvent être utilisés que si un examen attentif du conduit auditif a permis de vérifier l’absence de corps étranger dans l’oreille (épillet par exemple) et l’absence de perforation du tympan.
De même, l’utilisation d’un collyre contenant de la cortisone (cas de très nombreux collyres) ne doit se faire qu’après avoir vérifié l’absence d’ulcère sur la cornée de votre animal. L’instillation d’un collyre inadapté peut creuser davantage un ulcère et provoquer de très graves lésions de la cornée. (cf les traitements corticoïdes)
De nombreux cas d’intoxications ou d’effets secondaires graves répertoriés chez les animaux de compagnie font suite à l’administration par les propriétaires de médicaments inadaptés (surdosage, contre-indications non connues…).
L’utilisation de médicaments vétérinaires peut limiter ces risques (notices détaillées précisant les dosages pour chaque espèce, les effets indésirables et les contre-indications) mais il convient surtout de ne jamais hésiter à demander conseil à votre vétérinaire.
Connaissant parfaitement votre animal, son âge et ses antécédents médicaux, il saura vous indiquer si le traitement que vous souhaitez lui donner est adapté, vous indiquer les doses à administrer et les précautions à respecter et vous conseillera une consultation si elle est nécessaire.
Le vétérinaire a prescrit un traitement antibiotique à mon animal.
Un traitement antibiotique permet de lutter efficacement contre une infection bactérienne ou d’éviter une surinfection bactérienne
Tout comme chez l’être humain, un emploi irraisonné des antibiotiques peut provoquer l’apparition de phénomènes de résistance et, par conséquent, une inefficacité de ces molécules lors d’un traitement ultérieur.
Certaines règles doivent être respectées pour éviter ces inconvénients
Toujours bien respecter la prescription de votre vétérinaire!
Bien respecter la durée du traitement
Même si les symptômes de votre animal disparaissent très rapidement après la mise en place du traitement antibiotique, il est indispensable de bien administrer le médicament pendant la durée préconisée par votre vétérinaire.
En effet, un traitement trop court ne permettra pas la destruction de l’ensemble des bactéries responsables de la maladie. Les bactéries restantes pourront, non seulement, provoquer une rechute peu après l’arrêt du traitement mais également “apprendre comment résister” à cet antibiotique.
Bien respecter le rythme d’administration de l’antibiotique
Chaque antibiotique agit pendant une durée bien déterminée et à une dose bien définie. Il ne faut surtout pas diminuer vous-même les doses administrées: dans ce cas, la destruction des bactéries ne sera pas totale et, là encore, une rechute pourra survenir très rapidement, tout comme une résistance au traitement.
En cas d’oubli de l’administration d’une dose d’antibiotique, celui-ci n’agissant que pendant une durée bien déterminée, il ne sert à rien de doubler le dosage lors de l’administration suivante, au contraire, cela pourrait provoquer un surdosage (par exemple, si vous oubliez d’administrer le comprimé du matin pour un antibiotique à administrer toutes les 12 heures, reprenez le traitement aux doses habituelles le soir)
N’hésitez pas à demander conseil à votre vétérinaire en cas de doute.
Bien respecter les conseils d’administration
Certains antibiotiques peuvent être pris indifféremment pendant ou en-dehors des repas. Mais pour d’autres, il convient de bien respecter les indications de la notice. En effet, certains médicaments qui doivent être pris à jeun perdent de leur efficacité s’ils sont absorbés au cours d’un repas. A l’inverse, certains produits doivent être pris lors des repas pour diminuer les effets secondaires par exemple digestifs qu’ils peuvent provoquer.
Ne jamais donner à votre animal de compagnie un antibiotique sans avis médical
Il convient de bien connaître les antibiotiques avant d’entreprendre un traitement
Des spécialités humaines peuvent être utilisées chez les animaux de compagnie mais les posologies sont parfois très différentes de celles employées chez l’être humain.
Une absence d’efficacité du traitement ou pire de graves surdosages pourraient alors se produire.
Certains médicaments interagissent entre eux
Parfois deux antibiotiques ou un antibiotique et un autre médicament auront une action antagoniste (un médicament diminue nettement l’effet du second).
L’action de l’antibiotique sera alors nettement réduite par l’autre molécule et le traitement peut devenir inefficace. Au contraire, certaines molécules augmenteront l’efficacité de l’antibiotique et un surdosage peut alors se produire.
Pensez toujours à bien préciser à votre vétérinaire les médicaments que reçoit déjà votre animal afin qu’il puisse prescrire un traitement antibiotique compatible avec ces médicaments.
Certains antibiotiques, très bien tolérés par la plupart des espèces animales, sont toxiques dans d’autres espèces. C’est le cas, par exemple, des pénicillines par voie orale qui engendrent chez le lapin des intolérances digestives graves voire mortelles.
Ne pas reprendre sans avis vétérinaire un traitement antibiotique prescrit précédemment
Des bactéries différentes peuvent provoquer des symptômes identiques
Un ancien traitement ayant permis la guérison de l’animal ne sera donc pas forcément efficace dans un autre cas, même si la maladie vous semble parfaitement identique à la précédente.
Dans certaines pathologies chroniques, des prélèvements devront être effectués par votre vétérinaire pour déceler la bactérie responsable des troubles et les antibiotiques capables de l’éliminer (réalisation d’un antibiogramme).
Le fait d’avoir commencé un traitement antibiotique avant la consultation vétérinaire et le prélèvement risque de fausser les résultats et de rendre le diagnostic beaucoup plus difficile.
Un liquide ou une pommade antibiotique peut perdre de son efficacité lorsqu’il est déjà entamé et des bactéries auront même pu contaminer l’embout après quelques temps.
Mieux vaut donc jeter tout reliquat de flacon ou tube entamé.
Un traitement antibiotique n’est pas anodin.
Pour toutes les raisons citées précédemment, il est déconseillé de le mettre en place sans avis médical.
La délivrance de ce type de médicaments nécessite d’ailleurs une ordonnance.
Par ailleurs, pensez toujours à bien préciser à votre vétérinaire les médicaments que reçoit déjà votre animal afin qu’il puisse prescrire un traitement antibiotique compatible avec ces médicaments.
Comment bien utiliser les traitement anti-inflammatoires ?
Les traitements anti-inflammatoires ont de nombreuses propriétés très intéressantes.
Tout d’abord, comme leur nom l’indique, une action contre l’inflammation, mais également, pour beaucoup d’entre-eux une action contre la douleur et la capacité de faire baisser de fortes fièvres.
Ces molécules n’en restent pas moins des médicaments et il est important d’en connaître les effets secondaires et les contre-indications pour ne pas provoquer chez votre animal, en voulant le soulager lors d’une crise douloureuse, des troubles parfois graves.
Propriétés des anti-inflammatoires
Les traitements anti-inflammatoires ont de très nombreuses indications.
Leur emploi est très intéressant pour:
Éviter toute douleur pendant et après une intervention chirurgicale
Traiter des crises inflammatoires aiguës (comme lors de poussées d’arthrose)
Aider à calmer la toux dans certaines affections respiratoires
Lutter contre la fièvre (en association avec des antibiotiques en cas d’infection)
Améliorer la fin de vie d’animaux atteints de maladies incurables…
Il semblerait même que l’administration d’anti-inflammatoires bien particuliers puisse augmenter la durée de survie d’animaux atteints de certains types de cancers.
Leur utilisation est très fréquente et chaque propriétaire d’animal de compagnie en possède généralement dans sa pharmacie (qu’il s’agisse des formes humaines ou des présentations vétérinaires).
Il est donc très tentant lors de boiterie, de signes de douleur ou de fièvre d’en administrer quelques jours à son animal pour “le soulager”.
Attention néanmoins à l’automédication : ces médicaments sont contre-indiqués dans certaines pathologies et peuvent présenter des effets secondaires non négligeables lors de surdosage, d’administration prolongée ou d’utilisation dans certaines espèces.
Inconvénients des anti-inflammatoires
Troubles digestifs
Les animaux domestiques ont dans leurs intestins une flore bactérienne non pathogène naturellement présente.
Les anti-inflammatoires vont déséquilibrer cette flore (par modification du pH intestinal ou destruction de certaines populations bactériennes) et pourront alors provoquer l’apparition de troubles digestifs comme une importante diarrhée. Ce phénomène est particulièrement marqué chez les Nouveaux Animaux de Compagnie (rat, lapin, cobaye, hamster) chez qui ces médicaments devront être utilisés avec précaution pour éviter d’importants effets secondaires.
De plus, comme chez l’humain, beaucoup d’anti-inflammatoires fragilisent la muqueuse de l’estomac et des intestins. Leur utilisation prolongée peut engendrer l’apparition d’ulcères sur la muqueuse digestive. Là encore, les rongeurs et les lapins sont particulièrement vulnérables : beaucoup pratiquant la coprophagie ou la caecotrophie, ils vont réingérer à plusieurs reprises la molécule, augmenter ainsi son temps de contact avec la muqueuse digestive et donc le risque d’ulcération.
Les répercussions de l’administration d’anti-inflammatoires sur le tube digestif pourront être limitées par l’administration du médicament au cours du repas et l’utilisation d’antiacides ou de protecteurs de la muqueuse digestive tout au long du traitement anti-inflammatoire.
Les nouvelles générations d’anti-inflammatoires sont nettement moins nocives sur le plan digestif et peuvent donc être prescrites sur des durées plus longues (notamment dans les affections chroniques comme l’arthrose). Votre vétérinaire saura vous indiquer quelles sont ces molécules.
Emploi contre-indiqué dans certaines situations
Comme nous l’avons indiqué, de nombreux anti-inflammatoires fragilisent la muqueuse digestive. Ils sont donc formellement contre-indiqués chez des animaux souffrant d’hémorragies ou d’ulcères digestifs.
Les anti-inflammatoires peuvent aggraver l’état clinique d’animaux souffrant d’insuffisance hépatique, cardiaque ou rénale et ne doivent donc pas être utilisés chez ces animaux.
Il est tentant, à chaque crise arthrosique d’un vieil animal, de lui redonner un traitement anti-inflammatoire précédemment prescrit.
Mais il convient, avant chaque nouvelle cure, de contacter votre vétérinaire pour juger avec lui, en fonction de l’âge de votre animal et de son état de santé, si un bilan sanguin doit être réalisé avant le traitement.
Ce bilan permettra de vérifier l’absence de toute maladie rénale ou hépatique (une insuffisance rénale peut débuter chez certains animaux dès l’âge de 6-7 ans).
Ils sont contre-indiqués chez les femelles gestantes et allaitantes ainsi que chez les très jeunes animaux (animaux de quelques semaines)
Les anti-inflammatoires ne doivent pas être associés entre eux ni avec des corticoïdes afin d’éviter de graves surdosages. Si votre animal reçoit déjà un traitement pour une autre pathologie, il faut toujours s’assurer, avant toute administration d’anti-inflammatoire, que les deux molécules sont compatibles.
Toxicité lors de surdosage.
Chaque espèce animale doit recevoir une quantité bien précise d’un médicament. Or, les présentations humaines ne sont souvent pas du tout adaptées au poids de nos animaux:
Le paracétamol ne fait pas partie des anti-inflammatoires au sens strict mais est un antalgique très fréquemment utilisé.
Si son emploi est très répandu et que son utilisation est devenue presque anodine pour lutter contre une fièvre ou une petite douleur chez l’humain, il peut néanmoins engendrer de graves troubles chez les animaux.
Il est ainsi très toxique lors de surdosage tout particulièrement chez le chat.
Son absorption entraîne alors de graves anomalies sanguines : les globules rouges de l’animal intoxiqué deviennent anormaux et ne sont plus capables de transporter l’oxygène.
Une grave insuffisance respiratoire et de la mort de l’animal peuvent se produire en l’absence de traitement adapté.
De même, l’administration d’ibuprofène ou de paracétamol par le propriétaire fait, par exemple, partie des premières causes d’intoxication chez le furet. Les animaux peuvent alors présenter, en quelques heures, des troubles nerveux (démarche anormale, tremblements, grande fatigue voire coma), des troubles digestifs (anorexie, vomissements, diarrhées sanguinolentes) et des lésions rénales plus ou moins graves.
Chez le lapin, le paracétamol est fréquemment responsable de graves troubles hépatiques.
Les anti-inflammatoires sont des médicaments indispensables dans de nombreuses situations et certaines de leurs propriétés continuent d’être découvertes à l’heure actuelle (utilisation dans la lutte contre le cancer notamment…). Toutefois, ces médicaments ne doivent pas être pris à la légère: ils peuvent être toxiques chez certains animaux, avoir des effets secondaires non négligeables en cas de surdosage ou chez des animaux souffrant déjà d’une pathologie (insuffisance rénale, hépatique, ulcères gastriques…).
Prenez toujours conseil auprès de votre vétérinaire avant de décider d’administrer un anti-inflammatoire à votre animal de compagnie. Il connaît votre animal, son âge, les pathologies éventuelles dont il souffre déjà, les traitements qu’iI reçoit… Il saura donc vous indiquer la molécule la plus adaptée à la situation ainsi que les dosages à administrer à votre animal.