Contre quelles maladies vacciner votre chien ?
Il est possible grâce à la vaccination d’éviter à votre compagnon mais également à vos proches et vous-même les maladies suivantes:
La maladie de Carré
Maladie très contagieuse due à un virus, elle sévit toujours en France et concerne les animaux de tous âges.
Du point de vue de sa structure, ce virus présente des similitudes avec le virus de la rougeole humaine mais la Maladie de Carré n’est pas transmissible à l’homme.
Les chiens les plus fréquemment atteints sont les jeunes chiots non vaccinés, mais les adultes ne sont pas épargnés.
C’est une maladie grave qui est très souvent mortelle !
Mode de contamination
Un chien se contamine en inhalant le virus par voie respiratoire, ou éventuellement par pénétration de l’agent pathogène par les conjonctives oculaires.
Le virus n’est pas très résistant dans le milieu extérieur et généralement, la contamination se fait par contact direct entre deux chiens, notamment par le “nez à nez”.
Un chien atteint de maladie de Carré excrète le virus dans ses sécrétions nasales et oculaires, ses urines, ses matières fécales, et ce dès le 7ème jour après son infection.
Symptômes
La durée d’incubation de la maladie est de 3 à 7 jours.
Les symptômes sont extrêmement variés.
Les chiens atteints présentent très fréquemment
de la fièvre
un abattement, une anorexie : le chien est prostré, il mange moins ou pas du tout
des écoulements oculaires et nasaux
de la toux
des troubles digestifs : le chien vomit, a de la diarrhée
des troubles neurologiques comme des convulsions par exemple
des troubles dermatologiques (épaississement et aspect “craquelé” de la truffe et des coussinets)
des troubles ophtalmologiques.
Tous ces symptômes ne sont pas forcément présents mais si plusieurs d’entre eux sont réunis de façon simultanée ou différée sur une courte période, le diagnostic de maladie de Carré est très probable.
Le vétérinaire confirme le diagnostic grâce à des examens complémentaires
il peut rechercher la présence du virus par un frottis conjonctival ou un frottis vaginal chez les femelles.
La recherche peut se faire également sur les urines.
Une prise de sang peut être utile et elle révèle souvent une diminution du nombre de lymphocytes en début d’infection.
Les méthodes de recherche seront choisies par le vétérinaire en fonction de la date présumée de début d’infection et du moment où le chien est présenté en consultation.
Traitement
Selon les symptômes que présente le chien, le vétérinaire utilisera différents traitements
Perfusion
Antivomitifs, antidiarrhéiques
Anticonvulsivants
Antitussifs
Antibiotiques à titre préventif
Pronostic
La maladie de Carré entraîne très fréquemment la mort de l’animal (dans 50% des cas).
Le décès du chien peut survenir dans les 2 à 4 semaines suivant l’infection.
Et même en cas de guérison, le chien peut garder de graves séquelles, notamment sur le plan neurologique.
Si votre chien n’est pas vacciné et qu’il présente un de ces symptômes, adressez vous rapidement à votre vétérinaire afin qu’il mette en place le traitement adéquat.
Il saura aussi vous renseigner sur les mesures à prendre pour éviter la contamination d’autres chiens (désinfection des locaux, isolement de l’animal malade…).
La vaccination
Le seul moyen de protection efficace contre la maladie de Carré est la vaccination.
Celle-ci débute classiquement à l’âge de 2 mois avec un rappel 4 semaines après.
Il est indispensable que votre chien ait eu une injection au delà de 12 semaines d’âge (avant cet âge, on peut avoir une interférence avec les anticorps apportés par la mère et, de ce fait, la vaccination restera incomplète et pas totalement efficace).
Ensuite, le rappel se fait un an plus tard, puis tous les ans ou tous les deux ans selon les cas.
Pensez donc à faire vacciner votre chien contre la maladie de Carré. Cette maladie est toujours présente et pourra difficilement être éradiquée sachant que des animaux sauvages peuvent être porteurs du virus (loups, renards, ratons laveurs…).
La seule possibilité de protéger votre chien est donc de le vacciner.
Sachez également que la maladie de Carré est un “vice rédhibitoire”: si vous achetez un chiot, il doit être indemne de cette maladie. Si dans un délai de 8 jours après l’adoption de votre chien un diagnostic de maladie de Carré est établi, un recours en justice est possible.
Elle peut entraîner des symptômes variables tels que des troubles digestifs (vomissements, diarrhée), respiratoires, nerveux, oculaire ou encore dermatologique.
Son évolution est bien souvent mortelle.
L’hépatite de Rubarth
Cette maladie contagieuse est due à un virus entraînant de la fièvre et une atteinte grave du foie se traduisant par des troubles digestifs.
Mode de contamination
Le virus peut résister plusieurs semaines dans le milieu extérieur, dans les urines, les fèces ou la salive de chiens contaminés.
Il se transmet par voie orale ou nasale, par contact avec un chien atteint ou avec des matières ou objets souillés.
Il faut savoir qu’un chien qui a été malade excrète le virus dans ses urines pendant plusieurs semaines après sa guérison. Il est donc contagieux alors qu’il ne présente plus aucun symptôme !
Certains animaux peuvent, par ailleurs, être porteurs sains : ils portent le virus mais ne présentent pas de symptômes. Ils représentent eux aussi un réel danger pour leurs congénères car ils sont susceptibles de leur transmettre la maladie.
Symptômes
La durée d’incubation de l’Hépatite de Rubarth est de 3 à 9 jours.
Une fois le virus entré dans l’organisme, il passe dans le sang et dans de nombreux organes comme le foie, la rate, les reins, les poumons, le cerveau.
Il entraîne une destruction des cellules du foie et donc des symptômes d’hépatite.
Les symptômes les plus courants sont :
de la fièvre
des troubles digestifs (vomissements, diarrhée)
un abattement
une anorexie
une douleur abdominale
des troubles de la coagulation sanguine
des gros ganglions
une inflammation des amygdales
une nécrose de certains organes et notamment du foie.
Dans certains cas, il peut y avoir des troubles ophtalmologiques et rénaux.
Le vétérinaire établit un diagnostic à partir de ces symptômes, et la confirmation peut se faire par analyse de sang ou d’urines.
Traitement et pronostic
En fonction des symptômes présents, le vétérinaire met en place le traitement adéquat (perfusion, antidiarrhéique, antivomitif etc…).
Le pronostic est différent selon l’âge du chien contaminé :
Il existe une forme suraigüe chez les jeunes chiens nouveaux nés qui entraîne un coma puis la mort dans 100% des cas.
Chez les animaux plus âgés, le taux de mortalité varie de 10 à 30 %.
La vaccination
Elle se fait dès l’âge de 2 mois.
Elle nécessite deux injections à 4 semaines d’intervalle, un premier rappel un an plus tard, puis des rappels tous les ans ou tous les deux ans.
C’est le seul moyen efficace de protéger votre animal !
Pensez à faire vacciner votre chien contre l’hépatite de Rubarth !
C’est une maladie grave et un vice rédhibitoire (dans le cadre de la vente d’un animal, un recours en justice est possible s’il est prouvé que le chien était porteur du virus au moment de la vente).
La parvovirose
La parvovirose est une maladie virale fréquente et particulièrement dangereuse pour les chiots.
Elle est due à un parvovirus et entraîne une forte gastro-entérite pouvant causer la mort de l’animal.
Il semblerait que certaines races soient prédisposées à cette maladie : c’est le cas notamment du Rottweiler, du Doberman et du Staffordshire Terrier.
Elle fait partie des vices rédhibitoires.
Mode de contamination
Le chien se contamine par voie orale, soit par contact direct avec un chien malade (par léchage), soit de manière indirecte en ingérant des particules virales dans le milieu extérieur.
Un chien atteint de parvovirose excrète le virus dans ses selles. Le virus résiste ensuite plusieurs mois dans l’environnement.
L’homme peut véhiculer le parvovirus par l’intermédiaire de ses chaussures, ses vêtements ou toute sorte d’objet souillé et peut donc être à l’origine de la contamination de son chien !
Symptômes
La période d’incubation est de 3 à 5 jours.
Les symptômes les plus souvent observés sont :
de la fièvre
de la diarrhée (souvent avec du sang)
Dans de rares cas, chez les chiots nouveaux-nés, le parvovirus peut être responsable de troubles cardiaques (myocardite).
La parvovirose entraîne une diminution du nombre de globules blancs sanguins et parfois une anémie (baisse du nombre de globules rouges).
Le vétérinaire confirmera le diagnostic de parvovirose grâce à une analyse de sang ou de selles.
Traitement et pronostic
Bien souvent une hospitalisation du chien est nécessaire.
Le vétérinaire instaurera ensuite un traitement en fonction des symptômes de l’animal : perfusion, antibiotiques, pansement intestinal, antivomitif…
Le taux de mortalité est de 10 à 20 %.
Le chien peut mourir très rapidement et il est important de consulter un vétérinaire dans les plus brefs délais.
Vaccination
La vaccination peut débuter à partir de l’âge de 6 semaines et nécessitera une ou deux injections de rappel, avec 3 ou 4 semaines d’intervalle entre chaque injection.
Votre vétérinaire effectuera ensuite un rappel un an plus tard, puis tous les ans ou tous les deux ans selon les cas et le type de vaccin utilisé.
La parvovirose est une maladie grave et fréquente, contre laquelle il est indispensable de vacciner votre chien. Le protocole est simple et permet une bonne protection de votre petit compagnon. Demandez conseil à votre vétérinaire !
La leptospirose
La Leptospirose est une maladie canine grave et qui est transmissible à l’homme
Elle est due à une infection par des bactéries spiralées appelées leptospires.
Il en existe de nombreux types. Chaque type est appelé un “sérovar”.
Les rongeurs, et notamment les rats, sont le “réservoir” de cette maladie.
Quelques cas ont été décrits chez le chat mais de façon très épisodique.
Mode de contamination
Les leptospires sont transmises par l’urine ou le sang d’animaux malades.
Elles peuvent résister dans le milieu extérieur dans des environnements humides.
Le principal mode de contamination du chien est un contact avec des urines infectées de rongeur ou de chien.
Les leptospires pénètrent par les muqueuses, par de petites plaies cutanées, ou directement à travers la peau dans les zones où la peau est fine (comme le pavillon des oreilles par exemple).
Un chien qui aime se baigner dans les étangs, ou qui boit dans des flaques d’eau est exposé au risque de leptospirose, car c’est dans ces environnements humides que résistent les bactéries.
Le chien peut également s’infecter en mangeant un rat porteur de leptospires ou par morsure (avec un chien ou un rat)
Symptômes
La leptospirose peut évoluer de différentes façons selon le sérovar qui est impliqué et selon la réponse immunitaire du chien infecté.
Elle peut évoluer de manière aiguë (évolution rapide) ou chronique (évolution lente).
Les principaux symptômes sont
de la fièvre
une anorexie
un abattement
À ces principaux symptômes peuvent s’ajouter
des muqueuses jaunes (ictère)
des troubles digestifs : vomissements et diarrhée
un amaigrissement
des hémorragies liées à des troubles de la coagulation
une douleur abdominale
une augmentation de la prise de boisson
un écoulement nasal
La leptospirose entraîne souvent une insuffisance rénale et des troubles hépatiques. Des complications cardiaques peuvent être possibles.
Le vétérinaire confirme le diagnostic de leptospirose grâce à une analyse de sang ou d’urines.
Traitement et pronostic
Le vétérinaire prescrit un traitement antibiotique long.
Bien souvent l’hospitalisation du chien est nécessaire et l’animal est perfusé.
Le pronostic pour un chien atteint de leptospirose est toujours réservé.
Dans les formes aiguës, la mort peut survenir rapidement.
Sachez que toute personne en contact avec un chien atteint de leptospirose doit très vite consulter un médecin.
Vaccination
La vaccination peut débuter à l’âge de 2 mois.
Votre vétérinaire effectuera 2 à 3 injections à 4 semaines d’intervalle.
Un rappel se fera l’année suivante, puis tous les ans.
Un rappel tous les 6 mois peut être nécessaire pour les chiens qui sont très exposés au risque de leptospirose (chiens de chasse, chiens baigneurs…)
La leptospirose chez l’homme
L’homme se contamine par contact avec les urines ou le sang d’un animal malade (rat, chien, mais aussi bovins, porcs, chevaux…)
Les leptospires pénètrent par des microlésions de la peau ou par les muqueuses.
Les formes cliniques peuvent être très variées
Dans la forme modérée, on assiste à un syndrome grippal : forte fièvre, maux de tête, douleurs musculaires et articulaires. Mais des complications peuvent apparaître : insuffisance rénale, atteinte hépatique, méningée ou encore pulmonaire.
Dans les cas particulièrement graves, un syndrome hémorragique peut également survenir.
La vaccination de votre chien contre la leptospirose est donc doublement importante.
Elle permet non seulement de protéger votre chien mais vous également !
Adressez vous à votre vétérinaire, il vous conseillera sur le protocole qui est le mieux adapté pour votre animal.
La rage
Qui dit voyage à l’étranger dit vaccination contre la rage obligatoire !
Tout chien ou chat qui rentre sur le territoire français ou qui en sort doit obligatoirement être vacciné contre la rage!
Si l’animal n’a jamais été vacciné contre la rage ou que sa vaccination n’est plus à jour, le propriétaire est hors-la-loi et il prend de très gros risques pour sa santé.
Sachez, par ailleurs, que pour voyager à l’étranger l’animal doit être identifié et doit avoir un passeport européen (délivré par votre vétérinaire).
Selon les pays de destination, il peut y avoir des obligations supplémentaires : se renseigner suffisamment longtemps à l’avance est donc indispensable !
Quel est le protocole de la vaccination contre la rage ?
Les chiens et chats peuvent être vaccinés contre la rage dès l’âge de 3 mois. Le vaccin prend effet au bout d’un délai de 3 semaines.
Une fois ce délai passé, l’animal est considéré comme étant correctement protégé.
Un rappel doit ensuite être réalisé chaque année chez votre vétérinaire.
Attention, la vaccination antirabique n’est légalement valable que si elle est faite à un animal identifié !
La rage en France et à l’étranger
La France est officiellement indemne de rage depuis 2001.
Les renards ont été vaccinés par voie orale, grâce à la distribution d’appâts et ne sont désormais plus porteurs de rage.
Il n’existe plus de cas de rage autochtone chez les chiens et les chats non plus.
Les seuls cas observés chez l’animal dans notre pays concernent, d’une part, des chauves-souris, d’autre part, des chiens ou chats (ou autres animaux comme les furets) importés illégalement de pays où sévit encore la maladie (ou ayant voyagé illégalement dans ces pays).
Le dernier cas de rage chez un carnivore domestique en France date de 2013 dans le Val d’Oise où un chaton est décédé après avoir été importé illégalement d’un pays du Maghreb.
La maladie est encore présente dans de très nombreux pays d’Afrique, d’Europe de l’Est, d’Asie, ou encore d’Amérique du Sud précisant le niveau de risque lié à la rage pour chaque pays du monde (source OMS).
Cliquez ici pour visualiser la carte
Que se passe-t-il lorsqu’il y a un cas de rage en France ?
Depuis que la rage a été confirmée comme étant la cause du décès de Sultan, de nombreuses mesures ont été entreprises dans la commune du Chambon Feugerolles.
Une zone de restriction a été définie autour du lieu d’habitation du propriétaire de Sultan.
Les animaux qui résident dans cette zone ne peuvent pas en sortir.
Une capture de chats errants a été entreprise. Les chats doivent donc impérativement être maintenus enfermés.
Les chiens doivent être tenus en laisse et muselés. Tout animal trouvé qui n’est pas identifié et pas correctement vacciné contre la rage risque l’euthanasie.
Par ailleurs, toutes les personnes qui ont été en contact avec l’animal doivent se manifester et recevoir un traitement très rapidement.
La rage n’est pas une légende et la vaccination contre cette maladie n’est pas désuète !
Pensez à faire vacciner vos animaux contre la rage chez votre vétérinaire, d’autant plus s’ils voyagent !
Il s’agit d’une maladie grave qui peut être transmise à l’homme.
Un simple contact de la salive de l’animal atteint sur la peau lésée d’un homme peut suffire à transmettre le virus !
Dès lors que les premiers symptômes apparaissent, la maladie entraîne la mort de l’individu dans 100% des cas.
C’est pourquoi toute personne ayant été en contact avec un animal porteur de rage (ou avec le cadavre de l’animal) doit subir un traitement le plus vite possible sans attendre l’apparition des symptômes.
La toux de chenil
La toux du chenil est une trachéo-bronchite du chien
Hautement contagieuse, elle est observée essentiellement lors de rassemblements canins (pensions, clubs, élevages, expositions…).
Elle est due à l’action de plusieurs bactéries et virus, agissant de façon isolée ou associée.
Quels symptômes ?
Après une courte période d’incubation, le chien souffre d’une toux sèche, quinteuse et fatigante.
Elle peut être associée à une rhinite, une conjonctivite voire une amygdalite et une pharyngite. Sa guérison est très souvent longue (de deux à six semaines), mais la mortalité est faible.
Quelle prévention ?
La vaccination régulière est la seule mesure de prévention efficace contre les agents viraux responsables de la maladie.
La première injection est à réaliser à partir de l’âge de deux mois. Demandez conseil à votre vétérinaire.
La piroplasmose
La piroplasmose est une maladie parasitaire sanguine transmise par les tiques.
Il existe deux espèces de tiques en France:
Le Dermacentor et le Rhipicephalus.
Elle est responsable d’une anémie hémolytique souvent grave, compliquée par des lésions rénales.
On rencontre la piroplasmose chez les chiens mais aussi chez les chevaux, et dans une certaine mesure chez les bovins.
Quels sont les symptômes ?
Les symptômes de la piroplasmose sont extrêmement variables, ce qui en complique le diagnostic. La maladie débute souvent par une forte fièvre, de l’anorexie (le chien ne mange plus), un fort abattement et une pâleur des muqueuses liée à la destruction des globules rouges puis un ictère (jaunisse).
Le diagnostic est réalisé par un examen au microscope du sang de l’animal malade.
Quelle prévention ?
La meilleure des préventions consiste en l’administration régulière d’antiparasitaires externes dirigés contre les tiques. Divers produits et formulations sont commercialisés, efficaces et simples d’emploi. Demandez conseil à votre vétérinaire.
Il existe par ailleurs un vaccin, permettant de limiter encore plus les risques de contamination.
La Leishmaniose
La leishmaniose est une maladie liée à la présence, au sein de l’organisme d’un animal, de petits parasites: les leishmanies
Ces derniers sont transmis à un animal par la piqûre d’un insecte diptère très proche du moustique.
La maladie est fréquente chez le chien alors que le chat semble très peu réceptif.
L’homme, tout comme le chien, peut être contaminé.
Dans quelles zones géographiques la leishmaniose sévit-elle ?
La leishmaniose est présente sur tout le pourtour du bassin méditerranéen (en Europe: Espagne, France, Grèce, Italie, Portugal…)
En France, elle se rencontre principalement dans les régions: Provence-Alpes-Côte-D’azur, Corse, Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées.
Elle s’étend vers le sud ouest et remonte jusqu’au sud de la région Rhône-Alpes.
Mode de transmission de la maladie
La transmission de la maladie est, le plus souvent, liée à la piqûre d’un diptère appelé phlébotome : une femelle phlébotome pique un chien porteur de leishmanies et absorbe des parasites dans son repas de sang. Ces derniers se multiplient dans le tube digestif de l’insecte qui, lors d’une nouvelle piqûre, va contaminer un autre animal par sa salive. Le phlébotome est particulièrement présent de mai à octobre et son activité est maximale au crépuscule.
La maladie peut également être transmise d’une femelle gestante à ses petits ou encore lors de transfusion sanguine.
La transmission directe du chien à l’homme n’est pas prouvée : l’homme est contaminé par la piqûre du phlébotome présent dans son milieu de vie.
Tableau clinique chez le chien
Chez un certain nombre de chiens, le développement du parasite est limité et ne se traduit par aucun signe clinique.
Chez les individus sensibles, les leishmanies vont progressivement contaminer les cellules de la moelle, du foie, de la rate, des ganglions, de la muqueuse digestive ou encore de la peau de l’animal atteint entraînant divers symptômes.
Dans les formes classiques, les animaux présentent :
Un abattement et une fatigue marqués, d’abord après l’effort, puis en permanence
Un amaigrissement progressif et une importante fonte musculaire (jeune animal ayant un aspect de vieux chien)
de l’anémie puis des troubles de la coagulation
Divers troubles cutanés avec de possibles ulcérations sur les ailes du nez et les oreilles, des pertes de poils (dépilation du bord libre des oreilles ou du pourtour des yeux), épaississement important des coussinets, allongement des griffes…
Des troubles oculaires
Des troubles urinaires, le parasite pouvant générer des anomalies rénales à l’origine d’une grave insuffisance rénale.
Une réaction généralisée avec augmentation de taille de la rate de l’animal et de l’ensemble des ganglions.
Le tableau clinique est très polymorphe et certains chiens pourront ne présenter qu’un seul de ces symptômes, voire une simple fatigue.
Par ailleurs, des formes atypiques de leishmaniose sont décrites:
Des formes digestives,
Des formes nerveuses (crises épileptiformes)
Des atteintes ostéo-articulaires,
Des formes généralisées foudroyantes, notamment chez le chiot
Une atteinte cutanée avec apparition sur l’animal de nodules ou de pustules
Enfin, des chiens d’abord “résistants” à la maladie vont pouvoir exprimer divers symptômes de la leishmaniose suite à une diminution de leurs défenses immunitaires : notamment lors d’une autre maladie concomitante ou d’une fatigue générale (comme après une mise-bas par exemple)
Tableau clinique chez l’homme
Comme chez le chien, un très grand nombre d’humains sont porteurs de la maladie sans en présenter de symptômes.
En France, les différents cas de leishmaniose observés sont associés au parasite leishmania infantum.
Plusieurs formes de la maladie sont rencontrées
La forme viscérale de l’enfant : les jeunes enfants atteints (le plus souvent âgés de moins de 5 ans) présentent des épisodes de fièvre, une pâleur marquée et une augmentation de volume de la rate.
La leishmaniose cutanée localisée autochtone (rare): les individus contaminés présentent de petites lésions cutanées croûteuses et indolores situées, en général ,sur le visage et les avant-bras. Ces lésions guérissent spontanément.
La leishmaniose viscérale méditerranéenne de l’adulte rencontrée le plus souvent chez des malades immunodéprimés (personnes souffrant d’hémopathie maligne, d’immunodépression congénitale, ayant suivi un long traitement à base de corticoïdes ou encore recevant des traitements immunosuppresseurs pour des transplantations d’organes…)
Diagnostic de la maladie chez le chien et pronostic
La leishmaniose devra être suspectée chez un animal présentant un ou plusieurs des symptômes décrits précédemment et vivant ou ayant séjourné en région méditerranéenne. L’incubation de la maladie pouvant être très longue (plusieurs mois, voire plusieurs années), il convient d’y penser même pour des chiens ne vivant plus dans les régions concernées depuis longtemps.
Le plus souvent, un prélèvement sanguin effectué par votre vétérinaire permettra le diagnostic de la maladie (soit directement à la clinique, soit par diverses méthodes d’analyse disponibles en laboratoire: IFI, ELISA, PCR).
Parfois la mise en évidence de la maladie nécessitera d’autres types d’examens tels que calques ou biopsies cutanés, ponctions ou biopsies des ganglions réactionnels ou de la rate, ponction de moelle osseuse, ponction de liquide synovial…
Le pronostic dépend beaucoup du stade auquel la maladie est décelée. Il sera extrêmement réservé chez les chiens pour lesquels la leishmaniose est diagnostiquée lorsque la fonction rénale est déjà altérée ou lorsqu’une grave anémie est présente.
Traitement
Pour les animaux sensibles au parasite, la maladie va évoluer, en l’absence de traitement spécifique, vers une insuffisance rénale mortelle.
Le traitement classique de la leishmaniose consiste en un traitement à base d’Antimoniate de méglumine (Glucantime) administré tous les jours par injection pendant 1 mois, associé à de l’allopurinol (Zyloric) par voie orale administré pendant de longs mois afin de limiter les risques de rechute.
Ces molécules peuvent aggraver des lésions rénales déjà présentes, ce qui explique le pronostic très réservé des animaux chez lesquels la leishmaniose a déjà provoqué des lésions rénales.
La miltéfosine est une molécule également employée mais qui n’est pas, à l’heure actuelle, disponible en France
Une surveillance clinique régulière de l’animal leishmanien doit être réalisée (surveillance de la fonction rénale, de l’absence d’anémie, de l’évolution des symptômes après mise en place du traitement…) et des analyses sanguines successives permettront de vérifier l’évolution de la maladie.
Prévention de la leishmaniose
La leishmaniose est une maladie grave, engageant le pronostic vital de l’animal, dont le diagnostic n’est pas toujours aisé et dont le traitement est lourd et coûteux. Elle sévit dans plus d’une vingtaine de départements français.
Il s’agit, par ailleurs, d’une maladie transmissible à l’homme. Le chien, bien qu’il ne soit pas forcément directement responsable de la contamination humaine, constitue un important réservoir du parasite (y compris les chiens porteurs du parasite mais n’exprimant pas la maladie)
La protection de votre compagnon contre ce parasite est donc primordiale tant pour le chien lui-même que pour éviter la propagation de la maladie.
Prévention contre les piqûres
pour assurer la meilleure prévention contre les piqûres de phlébotomes, il convient:
D’éliminer toute source d’eau stagnante à proximité des habitations
De rentrer les animaux le soir
De limiter le risque de piqûres par l’application de produits antiparasitaires actifs contre les phlébotomes ( spray insecticide, collier imprégné de deltaméthrine ou pipette à base de perméthrine à appliquer sur l’animal toutes les 3 semaines)
Ce traitement doit être poursuivi tant que durent les grandes chaleurs (quasiment jusqu’à octobre dans les régions chaudes où sévit la leishmaniose)
Attention, tous les antiparasitaires ne sont pas actifs contre les phlébotomes et ceux qui le sont sont à réserver au chien (toxiques chez le chat). N’hésitez pas à demander conseil à votre vétérinaire.
Vaccination
Un vaccin contre la leishmaniose canine est désormais disponible.
Il est très vivement conseillé pour tous les chiens vivants dans les départements où sévit la leishmaniose ainsi que pour tous ceux qui y passent leurs vacances.
Il peut être administré à partir de l’âge de 6 mois chez tout chien non contaminé (un test sanguin permettra de vérifier que l’animal n’est pas déjà porteur de la maladie)
La première année, trois injections de primo-vaccination doivent être réalisées (les deuxième et troisième injections sont administrées respectivement trois semaines et six semaines après la première vaccination)
Les rappels s’effectuent ensuite tous les ans.
L’injection vaccinale ne peut pas être réalisée en même temps que les vaccinations habituelles de votre chien (prévention contre maladie de carré, hépatite de rubarth, leptospirose, parvovirose, rage). Un délai d’un mois minimum sera respecté entre ces vaccinations et le vaccin contre la leishmaniose.
La leishmaniose est une pathologie grave voire mortelle, transmise par un insecte cousin du moustique, contre laquelle il est indispensable de protéger votre chien si vous vivez en zone contaminée ou si vous projetez d’y passer des vacances.